vendredi 15 juin 2012

Le système Ben Ali est toujours en place

Comment accepter que cela continu ?
Le tribunal administratif a requis l’annulation d’un concours datant de 2008. Et pour son application il a été décidé de faire repasser les non admis (ce qui est la procédure légale normale).
Faisant parti des non admis 2008 j’ai décidé de me représenter, bien qu’ayant été admis à un autre concours en 2009 (mais ni dans la même spécialité ni dans la même ville) ce qui a eut un impact très négatif sur ma santé (problème de dos m’interdisant les longs trajets alors que mes déplacements c’est 6h aller et 6h retour dans le meilleur des cas), des problèmes familiaux (père de trois enfants en bas âge, mon épouse en charge de sa mère 100%  dépendante ont eut raison de l’équilibre de ma famille) et professionnel (difficile de pouvoir évoluer vu l’incohérence du poste dans lequel je me trouve avec mon profil et surtout l’absence totale de moyen et de possibilité là ou je me trouve).
C’est là que les difficultés ont commencé, le personnel chargé de recevoir les dossiers très réticent à réceptionner le mien, il a fallut que j’insiste circulaire du ministre justifié par le jugement du tribunal administratif à l’appui pour qu’ils l’acceptent. Deux mois plus tard je reçois la notification de l’acceptation définitive de ma candidature ainsi que la liste des membres de jury. Le profil du président de jury m’interpelle car il a le même profil que mon unique concurrent et surtout il n’a aucun lien avec le domaine du concours alors même que la décision du tribunal administratif d’annuler le concours de 2008 était basée sur le fait que le président de l’époque n’était pas du domaine. Je dépose donc une réclamation et quelques temps plus tard je reçois une notification me signifiant que j’ai été écarté du concours et ce, juste avant que la date ne soit déterminé me laissant en plein désarroi. Je vais frapper à toutes les portes afin d’avoir des précisions, et j’apprends qu’il y a une pression énorme du premier ministère ainsi que de la présidence pour que mon concurrent ait le poste alors qu’il n’est ni légitime (ne possède aucun diplôme dans le domaine) ni compétent (n’a aucunes expériences dans le domaine). Mon seul recours étant le tribunal administratif, mais n’étant pas procédurier, j’ai eut la plus grande difficulté à monter un dossier et surtout obtenir une décision d’urgence est très compliqué (en tout cas pour ceux qui comme moi croient que nous sommes dans un état de droit et que la justice est la même pour tous).
Bilan, ulcéré, au bords de la dépression je me demande si les raisons qui m’ont amené à m’installer en Tunisie (né français, j’y ai vécu et étudié) je pensais que mon amour pour mon pays serait plus fort que tout mais si je dois y laisser ma santé et ma famille… alors que d’autres n’ont ni besoin d’être diplômé ou d’être compétent pour obtenir un poste, il suffit de faire intervenir des gens hauts placés.
Le système Ben Ali est toujours bien en place, promouvant l’incompétence et l’inutilité des diplômes.
C’est malheureux mais c’est comme ça…

mercredi 15 février 2012

La Tunisie part en banane


Où allons nous?
L'enseignement part en sucette, l'enseignement supérieur suis le même chemin et part en cacahuète, les enseignants dans leur grande majorité sont démissionnaires et les étudiants dans tout ça sont out of Africa, ils ont pas l'air de prendre conscience de la situation, tant qu'ils ont ce bout de papier qui sert de diplôme pensant que c'est le sésame de la réussite, sans se soucier du plus important, la formation et les compétences acquises, car pour eux ce sera la débrouille et au plus futé (roublard) qui réussira.
Tant qu'il n'y aura pas d'équité, d'administrations purgées des profiteurs, qui tels des parasites ne sont présents que pour leurs intérêts personnels.
La tendance est à la recherche de valeurs, et à ce jeu là, les prédicateurs et autres extrémistes sont les plus fort. Oubliant que la cause de tous les maux de notre pays et le non respect des lois et des règles du bon vivre ensemble, la plupart des tunisiens sont prêts à vendre leurs âmes à ces prédicateurs dans un soucis de se laver de leurs pêchés. Alors qu'ils suffirait qu'on se respecte les uns les autres!!!!
La religion sans éducation ne mènera nul part nos jeunesses déboussolés, être pieu mais continuer à malmener son prochain, gruger le système, favoriser la contre bande et surtout diviser la population s'est se mentir à soi même.
Le combat doit débuter et finir au sein des structures éducatives le front principal c'est les collèges et lycées et le champ de bataille c'est l'université.
L'objectif n'est pas de formater, d'influencer et ou d'éloigner les étudiants de leurs convictions, loin de là. Mais simplement d'ouvrir l'esprit de nos jeunes, les amener à se découvrir, à se réaliser.
J'espère, j'aspire... si chacun fait sa part, demain ne sera que meilleur!

mercredi 8 février 2012

Dépénalisation du cannabis


Un titre provocateur, certes, mais à prendre avec parcimonie.

Je ne suis pas pour la légalisation du cannabis, j’ai même crée il y a des années une association afin d’encadrer des jeunes parmi lesquels il y avait des toxicos, mais c’est plus le reflet d’une incompréhension du système. Pourquoi le cannabis a ce traitement sachant que l’alcool fait plus de ravages sur notre jeunesse et sur la santé en général. Depuis le 21 janvier une corrélation a été observé entre l'augmentation de la violence et l'augmentation de la consommation d'alcool. En Tunisie contrairement à la France nous n’avons ni lobby viticole ni culture du vin ou autre alcool. Alors pourquoi ces traitements différents ? Si l’alcool est toléré je ne vois pas pourquoi le cannabis ne le serait pas non plus. J’aimerais que les deux disparaissent mais l’interdiction pure et simple n’est pas la solution, il serait plus sage de réglementer, d’éduquer et surtout d’encadrer.

Revoir l'éducation de nos enfants


L’idée consiste à, dès le primaire donner envie aux enfants d’aller à l’école en donnant une place importante au sport, à la culture et aux arts. Ainsi donc comme certains pays le proposent avec beaucoup de réussite, organiser les cours jusque 14 ou 15h et laisser l’après midi libre pour les activités sportives, éducatives ou culturelles (du nom de l’association que j’ai créé il y a une quinzaine d’année) La formation secondaire se doit plus scientifique sans pour autant négliger les autres matières et doit préparer à l’orientation universitaire, quelqu’un qui n’a pas le niveau en math ou physique aura donc l’impossibilité d’intégrer une formation d’ingénieur ou d’informatique idem pour la biologie et médecine. Mais sans pour autant les en exclure, il doit toujours y avoir des passerelles pour se relancer (j’ai des amis qui avec un bac littéraire ont parfaitement réussi en médecine c’est rare, difficile mais pas impossible).il est indispensable de revaloriser les formations dites professionnelles qui ne doiventplus être synonyme d'échec mais reflet d'un choix personnel. L’université et c’est le plus gros chantier doit être revu, les facs ne doivent plus être indépendante mais intégrées à l’université avec possibilité de choisir des matières dans différentes fac pour un étudiant inscrit dans l’université mère (ça l'est déjà en théorie mais impossible en pratique) ainsi donc les facs sans débouchés sont amenées à réduire leurs effectifs à l’avantage des fac plus en phase avec le marché de l’emploi: La sélection (on ne peut y échapper) ne devra plus se faire après le bac et en fonction de la moyenne obtenu mais dès le printemps en fonction du dossier scolaire et des résultats obtenus sur la durée de la scolarité (certaines facs peuvent toujours opter pour le concours si la demande est élevée). L’examen du bac ne doit être que le sésame permettant d’accéder aux études universitaires et non plus le moyen orientèrent il est aussi indispensable que les conditions d’accès aux différentes facs doivent être parfaitement transparent afin d’éviter toutes possibilités d’interventions et des places au mérite doivent être réservé aux populations les plus sensibles (zones rurales, cas sociaux, …).Pour résumer l’individu, ses envies, ses désirs doivent être au centre des préoccupations après qu’il réussisse ou échoue c’est sa responsabilité, le rôle de l’école, du lycée et de l’université est de lui donner les moyens de ses ambitions et ses envies et à aucun moment l'exclure.

Faire le ménage dans nos administrations


Un pouvoir identifié est un pouvoir craint. Tant qu’il règnera une ambiance d’impunité, nos administrations demeureront des nids à parasites.

Pourtant il existe des mécanismes ou des sanctions mais ils demeurent inutilisés ou inefficaces. Comment expliquer qu’un professeur attrapé en train de négocier des notes contre de l’argent voir même des faveurs sexuelles n’a pour seul sanction être transféré dans une autre structure, un directeur négociant des notes ou inscriptions en master contre argent ou faveurs sexuelles n’est que démis et transféré dans une autre institution, qu’un directeur ou directeur général surpris en train de détourner de l’argent public ait pour pire sanction de ne pas être reconduit ou mis en retraite anticipé.
La fonction publique ne doit plus être un « clou dans le mur » pour reprendre l’expression populaire, un fonctionnaire commettant une faute grave (corruption, abus de biens sociaux, …) doit être renvoyé sans appel, un fonctionnaire qui croit que son poste n’est que le moyen de percevoir son salaire sans aucun effort en contre partie doit être sanctionné voir renvoyé. Enfin le fonctionnaire doit comprendre qu’il est au service du public, il se doit d’être conviviale, agréable, serviable et surtout ne plus utilisé cette expression qu’il adore « revient demain ». Il doit se plier en quatre pour satisfaire les attentes du citoyen et ne plus dire qu’il a du travail car son travail se résume à un service public (servir le public). Le simple fait de lui demander ne suffit pas, il faut mettre des mécanismes de sanction afin que le fonctionnaire s’y plie bon gré, mal gré.
Quelques exemples au ministère de la jeunesse et des sports:
- Des directeurs généraux à la retraites toujours en activités et percevant salaires et indemnités indues.
- Des directeurs généraux démis après le 14 janvier 2011 mais continuent de jouir de la voiture de fonction.
- Des fonctionnaires ayant acceptés des postes dans d'autres structures mais continuant à jouir des avantages voir des salaires des postes abandonnés (responsable au sein fédération, chargé de mission, enseignement, ...) bloquant les postes pour les autres et doublant leur revenus induement.
- Des Directeurs et enseignants ayant été surpris en flagrant délit de détournement, abus de biens sociaux, de faiblesses voir de mineurs et aucunes sanctions administrative prise si ce n'est que muter le contrevenant.
etc etc etc et cela représente des centaines de millions de dinars

A quoi servent nos prisons?


Certaines personnes fautent, ne respectent pas les biens d'autrui ou de la communauté, est-ce que la prison (dans sa forme actuelle) est la bonne solution?

Lorsqu’un justiciable est condamné qu'est-ce qu'on en attend?
Le privé de sa liberté pour le punir? Et après, qu'est-ce que la communauté y gagne?
Il est clair que pour quelqu'un de violent (meurtrier, violeur, agression avec violence…) je n’ai pas de solution à proposer. Mais pour la majorité écrasante de ces personnes qui surpeuplent les prisons, qu’y gagne la communauté ? La prison coûte très cher à la communauté, dans trois cas sur quatre on fabrique un criminel car la prison n’a jamais arrangé quelqu’un, aucune perspective de réinsertion, souvent toute la famille se retrouve entraîné dans un tourbillon de problèmes… et tout ça sans que la victime ne perçoive quelconque compensation, réparation ou restitution.
Alors pourquoi ne pas penser à des peines de réparation, le voleur se voie payer une pension à la personne volée, le dealer travailler dans une usine ou une ferme agricole etc. bref une peine qui rapporte à la communauté et non qui coûte et surtout arrêter de les entasser dans des prisons qui fabriquent de vrais criminels !

mercredi 25 janvier 2012

Où va t-on?

Que font nos élus ? que fait le gouvernement ?
Encore à élire, voter, tracter, négocier qui fera quoi (ou plutôt qui profitera de quoi).
Depuis trop longtemps le système s’est conforter à profiter des biens du peuple, aujourd’hui les fonctionnaires ne vont plus travailler au bureau mais faire acte de présence, et chacun tentant de gratter un peu plus (mais de préférence sans effort).
Ainsi un poste de directeur n’est plus attribué au mérite ou pour des compétences, mais comme cadeau de départ à la retraite, nos ministres nomment à tour de bras des « chargés de missions » qui percevront de fortes indemnités pour un travail que doit déjà réalisé l’administration dont il est issu, ou juste parce qu’il est le fils, l’ami ou il a rendu service à quelqu’un.
Pourquoi notre gouvernement se contente de placer ses pions pourris plutôt que de faire le ménage ?
La priorité serait l’emploi, sans être un grand économiste, un simple calcul du coup des avantages, privilèges, indemnité de mise à disposition, double emploi dans le seul ministère de la jeunesse et des sports permettrait de recruter près de 2 000 chômeurs sans que cela ne coute rien au gouvernement, mieux encore, un simple contrôle des subventions publiques (qui pour la plupart sont dilapidés pour des dépenses sur gonflées) permettrait de financer des projets dans les lieux où il y en a vraiment besoin.
Mais le plus problématique c’est cette hésitation à vouloir s’occuper du chantier qu’est l’enseignement en général et l’enseignement supérieur en particulier car  plus le temps passe, plus le problème deviendra inextricable. Nous continuons à proposer des formations sans issus, des cours sans contenu, des programmes sans objectifs. Les diplômés s’orientant vers l’enseignement qui sorte avec un niveau très largement  surévalué n’ont aucune formation pédagogique, aucune compétence pour le métier vers lequel ils s’orientent. Tout ce que permet l’enseignement supérieur aujourd’hui c’est de distribuer des diplômes et de justifier les salaires ainsi que la promotion des universitaires. Depuis trop longtemps (jusqu’aujourd’hui d’ailleurs) le recrutement et la promotion des universitaires supposés se faire sur des critères pédagogiques et scientifiques ne l’ont quasiment jamais été (et cela continu), copinage, échange de bons procédés, renvoi d’ascenseur… que des facteurs de promotion de la médiocrité, de l’arrivisme et l’obscurantisme, le cocktail idéal pour permettre aux extrêmes de prendre racine et de se propager.
Le plus affligeant c’est que le destin de l’enseignement supérieur au sein des administrations est toujours entre les mains de ceux qui l’ont amené à la dérive. La politique privilégiant la quantité à la qualité est toujours à l’ordre du jour, et les choix politiques plutôt qu’économique ou pragmatique par rapport aux réalités du marché sont plus que jamais encrés…
En m’installant en Tunisie berceau de mes parents, j’étais optimiste, confiant en un avenir plus radieux. En intégrant une fac de sport je pensais vraiment contribuer à améliorer les choses, mais témoin impuissant du déclin de la formation, je ne sais si l’avenir qui se dessine peut laisser espérer…